Les parents bilingues cherchent toujours une méthode la plus efficace pour transmettre la langue minoritaire de la famille à leurs enfants. Leur objectif étant, bien évidemment, d’élever un enfant bilingue. La méthode la plus populaire la plus largement recommandée est OPOL : One personne one language. Mais est-elle vraiment la plus efficace ? Qu’en disent les études ? Voici une étude qui répond à cette question et en plus de façon qui peut nous surprendre.
Étude auprès des familles bilingues
En 2007, Annick De Houwer, linguiste belge, a publié les résultats d’une étude menée auprès de 2000 familles bilingues en Belgique ayant des enfants des 6 à 10 ans. Chacune utilisait à la maison ses deux langues : le néerlandais et une autre langue minoritaire. Cinq scenarii de comportements linguistiques différents ont été observés. Lors de l’analyse des résultats les chercheurs ont attribué un score de succès à chaque scénario.
Résultats de l’étude
- Scénario 1 : Quand les deux parents parlaient la langue minoritaire et limitaient l’usage de la langue majoritaire : 96,92% de réussite.
- Scénario 2 : Quand un parent parlait la langue minoritaire et l’autre utilisait les deux langues : 93,42% de réussite.
- Scénario 3 : Quand les deux parents utilisaient les deux langues : 79,18% de réussite.
- Scénario 4 : Quand un parent parlait la langue minoritaire et l’autre utilisait la langue majoritaire : 74,24% de réussite.
- Scénario 5 : Quand un parent utilisait les deux langues et l’autre uniquement la langue majoritaire : 35,70% de réussite.
Comment les comprendre ?
Et la méthode OPOL dans tout cela ? Dans l’idéal elle correspond au quatrième scénario, mais uniquement à condition que le parent avec la langue minoritaire n’utilise jamais à la maison la langue majoritaire. (Y compris dans les contacts avec l’autre parent). Cependant ceci est rarement le cas. Même si, dans ses contacts avec l’enfant, le parent utilise la langue minoritaire, les plus souvent en s’adressant à son partenaire, il passe à la langue majoritaire. (Sauf si la langue des parents est une troisième langue, par exemple l’anglais). Ainsi, dans la pratique la méthode OPOL correspond plutôt à la cinquième possibilité. Le parent parle à son enfant dans sa langue, mais communique dans la langue majoritaire avec son partenaire. (Y compris en présidence de son enfant.)
Limites pour les familles bilingues
Selon cette étude la méthode la plus efficace consiste à utiliser la langue minoritaire par les deux parents. Malheureusement c’est rarement possible. En général, la langue minoritaire est parlée uniquement par le parent dont c’est la langue maternelle. La seule possibilité d’augmenter les chances de succès est de choisir les scénarios numéro 4. A la maison chaque parent utilise sa langue maternelle en contact avec les enfants et entre eux les parents choisissent une troisième langue. Ceci permet de limiter la domination de la langue majoritaire et maintenir une sorte d’équilibre linguistique. Il faut encore que les parents acceptent de parler entre eux une langue qui ne fait peut-être pas partie de leur relation.
Quelle est votre méthode ? En êtes-vous satisfait.e ? Chaque méthode permet le succès, même si parfois elle nécessite un peu d’optimisations pour la rendre plus efficace. Si OPOL donne un peu plus de 35% de probabilité de réussite, choisissez de rester dans ces 35%. Comment cela se passe actuellement ? Toutes les difficultés sont surmontables. Parlons-en. Racontez-moi ce qui vous pose problème, je vous expliquerai comment je peux vous aider grâce à mon programme d’accompagnement. Prenez un RDV en ligne offert : RDV offert. Et après, vous déciderez.
Source : Annick De Houwer, Parental language input patterns and children’s bilingual use, 2007
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