Seconde langue

Offrir à leurs enfants une seconde langue est très important pour une grande partie des parents vivant dans un autre pays que leur pays natal. Plusieurs raisons y contribuent, selon les valeurs de chacun d’entre eux. Il s’agit le plus souvent de raisons affectives, culturelles, sociales, économiques… ou d’autres liées aux trajectoires individuelles. Les parents emploient différentes méthodes pour apprendre aux enfants leur seconde langue. Elles correspondent, en général, au mode d’éducation adopté par la famille, plus au moins contraignant pour l’enfant. Où je veux en venir ? A l’efficacité des méthodes employées, aussi bien à court qu’à long terme. Autrement dit : l’apprentissage par plaisir ou par contrainte. C’est une question cruciale quand il s’agit de transmettre sa langue maternelle chargée d’émotions pour la plupart d’entre nous.

Seconde langue, notre langue à nous

De quelle manière les enfants aiment apprendre de nouvelles choses ? Par plaisir et sans en avoir conscience. Bien évidemment, ce n’est pas toujours possible, il y a des matières qui semblent plus ou moins intéressantes. Et des enseignants plus ou moins doués pour nous y intéresser.

La différence avec la langue avec notre langue, c’est justement le fait qu’elle soit la nôtre. Nous y sommes attachés, elle nous évoque des souvenirs, des émotions, elle fait partie de notre identité. C’est pour cela (le plus souvent) que nous souhaitons la transmettre à nos enfants. Comment dans ce cas-là le faire différamment que par plaisir ? Le plaisir pour nous et pour nos enfants ? Si quelque chose est chargé d’éléments positifs, ne risquons-nous pas de le dénaturer si nous y associons de la contrainte ?

Plaisir, épanouissement, attachement

L’apprentissage par plaisir contribue à la fois à l’épanouissement de l’enfant et à son attachement à la matière enseignée. Et c’est justement un des objectifs des parents bilingues. Il s’agit non seulement de transmettre à l’enfant leur langue maternelle, mais également de créer chez l’enfant un lien affectif avec cette langue et sa culture. Ils peuvent y arriver uniquement par des associations positives que l’activité d’apprentissage évoquera chez l’enfant. Comment aimer et apprécier sainement quelque chose qui nous est désagréable ?

Contrainte, reluctance, rejet

Il est plus facile d’articuler l’apprentissage autour du plaisir quand l’enfant est volontaire. Et si l’enfant refuse d’apprendre sa langue secondaire ? Ou de la parler ? Certains parents, ne voyant pas d’autres moyens, font appel à la contrainte. L’enfant refuse, ils l’obligent, il refuse encore plus (car l’obligation amplifie son état d’inconfort), les parents insistent davantage. Un cercle vicieux, une sorte de spirale. Impossible dans ce cas-là de créer chez l’enfant un attachement à sa seconde langue.

Des solutions existent

Mais nous ne sommes pas obligés d’utiliser la contrainte. (La contrainte renvoie à la domination que le parent, en tant qu’adulte, exerce sur l’enfant. C’est son pouvoir sur un être plus faible et dépendant.) Il existe d’autres moyens pour approcher l’enfant. Même si parfois cela demande plus de temps et d’énergie. Cherchons, testons, proposons des activités différentes et surtout essayons de comprendre d’où vient le refus. Chaque comportement a son explication, nous agissons toujours pour une raison. C’est une des bases de l’éducation positive de Alfred Adler et Rudolf Dreikurs dont je suis adepte. Elle s’applique parfaitement dans l’éducation bilingue et c’est pour cela qu’elle fait partie intégrante de mon approche.

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