bilinguisme passif réceptif

Le bilinguisme passif / réceptif est la capacité de comprendre une langue (à l’oral et l’écrit) sans savoir la parler ni écrire. C’est un phénomène assez fréquent chez les enfants élevés dans des familles bilingues / plurilingues. L’enfant comprend parfaitement sa seconde langue (sa langue minoritaire), mais répond au parent dans sa langue majoritaire. A partir de quel âge de l’enfant peut-on constater qu’il est en train de développement le bilinguisme passif /réceptif ? Comment le reconnaître ? Et essentiel, comment faire pour que l’enfant se mette à parler sa langue minoritaire ?

Indices du bilinguisme passif / réceptif

Selon la professeure Janice Nakamura de l’Université de Kanagawa au Japon qui s’est spécialisée dans le bilinguisme, il existe des indices qui aident à reconnaître le bilinguisme passif / réceptif. Ils sont observables à partir d’environ deux ans et demie de l’enfant avec la poursuite du développement du langage.

Tandis que l’enfant s’exprime avec aisance dans sa langue majoritaire,

  • il ne réagit pas de façon spontanée dans sa seconde langue / langue minoritaire ;
  • il n’entame pas de conversations dans sa seconde langue ;
  • il n’exprime pas ses émotions dans sa seconde langue…

Bref : il ne répond ni ne parle dans la seconde langue. Plus tôt les parents détectent l’apparition du bilinguisme passif / réceptif chez l’enfant, plus leur intervention devrait être efficace pour y remédier. Parfois, il suffit de renforcer la présence de la langue minoritaire dans la vie de l’enfant pour qu’il se mette à l’utiliser. C’est d’autant plus facile si l’enfant est encore petit.

Pourquoi certains enfants développent le bilinguisme passif / réceptif ?

Il n’y a pas une seule réponse à cette question. Il est cependant certain que si ces enfants vivaient dans le pays de leur langue minoritaire, ils la parleraient. (Puisqu’ils parlent leur langue majoritaire.) Cela signifie que c’est qui leur manque, c’est d’un côté la motivation (le besoin ?) et d’autre côté les stimuli. (C’est bien évidemment une simplification, mais cela résume la majorité des cas.) Ils choisissent d’utiliser uniquement leur langue majoritaire car ceci leur est plus facile. Ils n’ont pas besoin, selon eux, de parler l’autre langue.

 Basculement vers l’autre langue possible ?

Heureusement, l’activation (y compris spontanée) de la seconde langue est possible et peut arriver avant l’âge adulte. (De la même manière que le basculement dans l’autre sens est également possible. L’enfant peut arrêter de parler sa seconde langue pour diverses raisons.) Certains enfants se mettent à utiliser leur langue minoritaire après un séjour prolongé dans le pays. Ou suite à une rencontre, ou à un intérêt soudain pour la langue ou la culture minoritaire. D’autres le font grâce aux efforts des parents qui essaient de les inciter à le faire.

Des solutions existent…

Le rôle des parents pour aider l’enfant à passer du bilinguisme passif à actif peut être très important. En plus des recherches d’une motivation propre à l’enfant (question du sens), des techniques d’incitation, de répétition, de réitération, de questionnement… s’avèrent souvent efficaces, à condition de les adapter à la personnalité de l’enfant, à son rythme et à la situation. Il n’y a pas de formule magique pour que l’enfant se mette à parler sa seconde langue. C’est du travail, de l’invention, de l’improvisation, des essais, des adaptations… Tout comme l’éducation elle-même.

Je vous invite également à visionner ma vidéo sur le bilinguisme réceptif : Bilinguisme réceptif – explications en vidéo.

Un soutien extérieur est souvent très utile. Si vous avez besoin d’être accompagné(e) pour aider votre enfant à activer sa seconde langue. Envoyez-moi un message à anna (at) bilingual-kid.com afin que nous puissions en parler et voir quel type de soutien vous conviendrait le mieux. Rien n’est impossible si nous en donnons les moyens 🙂 .

Si vous souhaitez partager avec nous votre réflexion, je vous invite à le faire dans les commentaires de l’article.