transmettre sa langue

Cycle « Histoires de familles bilingues »

La plupart des parents que j’accompagne ont commencé à transmettre leur langue maternelle à leurs enfants quand les enfants étaient petits. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains parents décident de le faire plus tard, pour des raisons variées. C’est différent, mais aussi possible et même souvent plus rapide. Voici un exemple d’une maman qui pourrait inspirer et motiver ceux parmi vous qui ne savent pas comment s’y prendre.

Commencer à l’âge de six ans ?

Il y a environ un an, j’ai été approchée par Edith*, une Française qui vit en Allemagne avec Zoé, sa fille de six ans. Malgré ses premiers efforts de lui parler en français, quand Zoé était petite, avec le temps Edith se mit à communiquer avec elle en allemand. C’était pour elle plus facile et plus naturel. Elle craignait également que Zoé fût mal à l’aise en compagnie d’autres enfants. (Les parents d’Edith parlent tous les deux en allemand, elle savait que les contacts avec la famille étaient assurés.)

A un moment, Edith sentit un besoin de transmettre sa langue maternelle à sa fille. Comme c’est le cas d’une grande partie des parents, elle avait l’impression d’une distance émotionnelle vis-à-vis de Zoé. Et c’est là qu’elle me contacta. Je lui demandai quelle était sa motivation pour travailler le français avec sa fille. Sa réponse fut : 9 sur 10. Nous commençâmes notre collaboration. Je proposai à Edith un plan de propositions à mettre en place pour les semaines à venir. Edith, pleine d’enthousiasme se mit à le suivre.

Détermination d’Edith

En général, les sessions d’accompagnement avec les parents ont lieu tous les deux, trois mois, selon leur souhait. Après quatre mois de silence, Edith demanda de fixer les sessions à l’avance afin que ces échéances l’incitassent à agir. Elle décida de voir mes propositions comme des devoirs à rendre. Et c’est là que Zoé commença à progresser en français.

Le plus difficile, selon Edith, fut le manque de résultats immédiats. Zoé prononçait des mots séparés, des phrases très courtes apprises par cœur pour faire plaisir à sa maman. Le travail continuait.

Avec le temps elle se met à comprendre de plus en plus, surtout dans des situations qui se répètent régulièrement. Et l’apprentissage du français lui plaît, ce qui motive Edith. Edith est consciente qu’il lui faudra attendre avant de pouvoir avoir une vraie conversation en français avec sa fille. Mais chaque succès la rend fière de ce qu’elles sont en train d’accomplir.

Edith a un objectif bien précis. Elle souhaite que Zoé soit capable de communiquer correctement en français avant son adolescence. Edith sait qu’elle aura plus de facilité à garder une relation proche avec elle à cette période, si elles parlent entre elles en français.

Transmettre sa langue : tout à fait possible

Les efforts d’Edith (et de Zoé) continuent. Je suis très fière d’elle : elle n’a pas abandonné malgré un début difficile. Edith a su donner la priorité à ce qui lui importait particulièrement.

Je comprends parfaitement les parents qui commencent à transmettre leur langue à leurs enfants quand ceux-ci sont plus grands. Je connais le rythme des progrès de l’enfant et l’impatience du parent. Il y a six mois, j’ai commencé à enseigner l’anglais à mon fils de 8 ans. Une heure par semaine : deux séances de trente minutes. J’ai pu observer les premiers résultats plus tôt que je ne m’y attendais : après quelques semaines. Cela signifie que si le parent consacre une demi-heure par jour à transmettre à son enfant sa langue maternelle, les effets apparaîtront plus tôt et seront plus importants. Alors, au travail !

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Quelle que soit votre situation : votre enfant ne comprend pas votre langue, votre enfant la comprend peu, votre enfant ne la parle pas ou refuse de la parler… il existe toujours des solutions. Vous pouvez l’aider seul.e ou avec un soutien extérieur.

Parlons-en. Je vous expliquerai en quoi consiste mon accompagnement. Et vous déciderez si cela peut vous intéresser. Envoyez-moi un message à anna(at)bilingual-kid.com et vous vous débarrasserez d’un poids important. Le plus difficile est de commencer.

* Les prénoms et la langue ont été changés et la photo ne présente pas Edith et Zoé.

Si vous souhaitez partager avec nous votre réflexion, je vous invite à le faire dans les commentaires de l’article.