biculturel

Le concept du «biculturel » est moins souvent évoqué que celui du« bilingue». Peut-être parce qu’il est plus facile de définir le bilingue et d’observer sa réalité que celle du biculturel. Et pourtant, pour nous, les parents bilingues / multilingues, c’est le biculturel qui définit plus pleinement le quotidien de nos enfants. (J’ai hésité entre « biculturalité » et « biculturalisme », mais je préfère parler du concept de l’identité biculturelle / multiculturelle.) Aujourd’hui, je voudrais vous proposer une réflexion sur le bilinguisme, l’identité biculturelle et l’articulation de ces deux phénomènes qui vous est certainement très proche.

Bilingue, le concept qui recouvre plusieurs réalités

Le terme bilingue, de façon la plus simple, signifie : qui parle deux langues. Cependant, il existe une différence significative entre une personne bilingue qui a grandi avec la langue et la culture de l’un de ses parents et un autre bilingue qui a appris une deuxième langue à l’école.

Pour le premier, la deuxième langue est avant tout un moyen de communication. Pour le second, sa seconde langue / langue minoritaire est la langue maternelle de son parent. C’est pour cela que dans notre cas, il me semble plus pertinent d’utiliser l’adjectif « biculturel », ce qui sous-entend également bilingue (même s’il y a toujours des exceptions).

Chez les enfants biculturels (adultes aussi) la langue minoritaire remplit trois rôles principaux. (Il y en a certainement d’autres.) En plus d’être un moyen de communication comme chaque langue, elle devient un vecteur d’émotions dans la relation avec le parent. Elle offre également un accès privilégié à la culture « minoritaire » de l’enfant, une richesse extraordinaire, difficile à apprécier à sa juste valeur sans connaître sa langue. (Pour approfondir le sujet de l’importance de la langue maternelle, je vous invite à découvrir l’article que j’ai écrit pour le réseau ExpatsParents.)

Identité biculturelle de nos enfants

Je souligne souvent qu’en fin de compte, ce qui, à mon avis, devrait avoir à nos yeux plus de valeur, c’est « biculturel » plutôt que « bilingue ». J’ai l’impression que le bilingue est plus mécanique : il s’agit d’apprendre une langue. Tandis que le biculturel, qui prend forme de l’identité biculturelle, façonne notre personnalité, notre sensibilité, notre regard sur le monde. Les réflexions, les expériences, les émotions que nous avons pu vivre grâce aux stimuli provenant de deux cultures différentes ne nous laissent pas indifférents. Une deuxième culture est une autre approche de tout ce qui nous entoure, mais également de ce qui nous constitue. (Quand je parle de la culture, je ne pense pas uniquement à l’art, ni à la littérature, mais aussi aux traditions, aux coutumes, à la gastronomie…) Elle nous aide à rester ouverts, à respecter les différences, à chercher à comprendre l’autre.

Du bilingue au biculturel ou du biculturel au bilingue?

Je résumerai ainsi cette réflexion : le bilinguisme est un moyen pour développer une identité biculturelle. Cela fonctionne également dans l’autre sens. Pour les enfants des familles bilingues, la culture constitue une formidable ressource pour leur faire apprécier leur seconde langue et les inciter à la pratiquer. Présentée sous un angle adéquat (et adapté à la personnalité de l’enfant) elle peut devenir une motivation forte pour parler la langue du parent. Ainsi, la relation entre bilingue et biculturel est-elle complexe et d’autant plus fascinante. Et nous avons de la chance de pouvoir l’observer et la vivre au quotidien.

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Si vous aussi, vous avez besoin d’inciter votre enfant à parler votre langue maternelle, je vous propose l’approche par la culture. Je peux vous accompagner (dans le cadre du programme d’accompagnement pour les familles multilingues) pour la rendre optimale.  Envoyez-moi un message à anna (at) bilingual-kid.com afin que nous puissions en parler de vive voix 🙂 . (Le rendez-vous est offert.)

Si vous souhaitez partager avec nous votre réflexion, je vous invite à le faire dans les commentaires de l’article.