Les conversations bilingues constituent un phénomène fréquent dans les familles bilingues : presque chaque parent y a déjà participé, volontairement ou pas. Pour certains il s’agit d’un quotidien difficile à changer, pour d’autres de moments passagers ou d’inattention. Cette situation qui n’est certainement pas optimale ni pour le parent, ni pour l’enfant, est souvent un vrai casse-tête pour les parents qui souhaitent introduire ou garder leur langue maternelle dans les contacts avec leurs enfants.
Deux types de conversations bilingues
Du point de vue pratique, on peut distinguer deux types de conversations bilingues. Le premier consiste à alterner deux langues lors d’un échange. Certains mots / phrases / expressions proviennent d’une langue, certains de l’autre. Les interlocuteurs choisissent la langue selon leur convenance. Il s’agit d’un mélange naturel qui est devenu une sorte de norme pour la famille.
Le deuxième type de conversations bilingues renvoie à la situation où chacun parle dans sa langue tout en comprenant l’autre. L’enfant choisit en général sa langue majoritaire, le parent sa langue maternelle.
Pour l’enfant il est plus facile d’utiliser la langue qu’il emploie à l’école, le parent souhaite garder sa langue à lui afin que l’enfant soit au moins capable de la comprendre. Si le premier type de conversations bilingues est un choix accepté par les membres de la famille, le second est souvent subi par le parent.
Situation à améliorer
Les conversations bilingues du second type peuvent poser deux problèmes importants au sein de la famille.
Premièrement, elles renforcent le développement du bilinguisme réceptif (« passif ») chez l’enfant : l’enfant comprend la langue, mais ne la parle pas, car il n’en pas besoin. Moins l’enfant parle sa seconde langue, plus il lui sera difficile de l’utiliser « activement » à l’avenir. Il aura non seulement du mal à formuler des phrases et à employer des structures grammaticales, mais sa prononciation sera également plus difficile. (Ses articulations ne pourront pas s’adapter à certains phonèmes absents dans sa langue majoritaire.)
Deuxièmement, la relation parent – enfant risque d’en souffrir. Sans pouvoir communiquer avec l’enfant dans sa langue maternelle, le parent peut avoir plus de difficultés à approfondir le lien avec lui. La connexion émotionnelle s’opère différemment : « comme si elle passait par un filtre qui renforce une distance entre eux », la décrivent certains parents avec qui je travaillent (dans le cadre du programme d’accompagnement).
Comment agir?
C’est la question la plus difficile à répondre car il n’y a pas de formule magique qui fonctionnerait pour tous les enfants ayant développé le bilinguisme réceptif. Il faut chercher, essayer, imaginer des astuces afin de trouver ou créer une motivation forte qui inciterait l’enfant à parler sa seconde langue. Surtout ne pas baisser les bras car les solutions existent, mais elles différent d’un enfant à l’autre. Pour certains enfants l’envie de garder le contact avec les grands-parents ou de faire plaisir à maman suffira, pour d’autres il faudra trouver d’autres formes « d’incentives » plus originales et complexes. Il n’y a que l’approche individuelle qui puisse porter ses fruits.
Pour les parents qui ont besoin de soutien, je propose un programme d’accompagnement sur mesure qui a déjà aidé de nombreuses familles avec des situations diverses et variées. Le bilinguisme réceptif est une des principales raisons pour lesquelles les parents plurilingues décident de travailler avec moi.
Si vous avez besoin d’aide, je vous invite à me contacter (anna (at) bilingual-kid.com ) . Nous en parlerons lors d’un entretien « découverte » offert, je vous expliquerai en quoi consiste mon approche. Ensuite, vous déciderez si vous souhaitez bénéficier de mon soutien.
Si vous souhaitez partager avec nous votre réflexion, je vous invite à le faire dans les commentaires de l’article.