parler nos langues

Voici une situation classique pour un grand nombre de familles bilingues. Le parent parle à l’enfant dans sa langue maternelle (la langue minoritaire) et l’enfant continue à répondre dans la langue du pays où il vit. Au bout d’un moment, le parent se démotive. Il commence à se poser la question : à quoi sert leur effort ? (Parce qu’il s’agit souvent d’un effort : rester toujours vigilant, accepter d’exclure l’autre parent qui ne connait pas la langue…) Ne voyant pas l’effet espéré, certains parents, résignés, abandonnent et se remettent à parler la langue majoritaire. D’autres continuent, mais sans conviction… Que faire et comment ? Je vous invite à y réfléchir ensemble.

Continuer à parler notre langue… ?

La première réponse à la question posée plus haut est évidement : continuer à parler notre langue. Elle renvoie à l’idée qu’il vaut mieux faire quelque chose que ne rien faire. Ne baissons pas les bras : en continuant, nous serons toujours plus efficaces qu’en abandonnant. En plus, nous poursuivrons certains de nos objectifs. Premièrement, le vocabulaire de nos enfants continuera à s’enrichir (même si ce n’est que de manière réceptive).

Deuxièmement, nous leur assurerons le contact avec leur langue minoritaire. Enfin, nos enfants auront une preuve permanente de l’importance que notre langue maternelle représente pour nous. Si nous persistons malgré tout, nous devons y tenir beaucoup, n’est-ce pas ?

… mais avec des optimisations

Cependant, continuer à parler notre langue ne suffit pas. Je recommande toujours d’introduire des optimisations pour plus d’efficacité. J’aime bien cette idée attribuée à Albert Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. » D’autant plus que si nous ne faisons que parler, sans rien modifier dans notre manière de communiquer, nos enfants auront l’impression que le statu quo nous convient. (Ceci concerne également d’autres domaines de la vie.) Selon le principe : nous avons chacun notre langue, nous nous parlons et nous nous comprenons. Ne rien changer est la meilleure méthode pour pérenniser les conversations bilingues entre nous et nos enfants.

Quelles optimisations ?

Une méthode universelle efficace pour tous les enfants n’existe pas. Chaque enfant est différent, chaque famille est unique, chaque contexte a ses propres spécificités. En règle générale, il faut tester, essayer, observer les réactions de nos enfants. A travers des incitations (formulées des manières différentes), des jeux de mots et surtout beaucoup de rire et d’improvisations. Jouons sur la forme, les enfants y sont très sensibles. Chaque effort compte et chaque nouveauté est bonne. Pourquoi ? Elle permet de rompre avec la routine et d’envoyer à l’enfant un message sur les attentes du parent en matière de la langue. L’objectif étant de lui rappeler que cette manière de communiquer (chacun dans sa langue) n’est pas optimale et devrait rester temporaire. A long terme, nous souhaitons parler ensemble la même langue : la langue maternelle du parent.

Et en cas de difficultés ?

Réfléchir, analyser, remettre à plat. Qu’est-ce qui marche ? Dans quelles situations ? Quelles sont les réactions de l’enfant ? Qu’est-ce qui les détermine ? Et si rien ne fonctionne ? Parlons-en. Un regard extérieur et une boîte pleine d’outils qui se sont avérés efficaces pour d’autres parents vous aidera. Dans le monde il existe des millions d’enfants bilingues. Si leurs parents ont pu leur transmettre leur langue minoritaire, vous aussi, vous pouvez le faire.

Je vous propose un RDV en ligne offert pour vous expliquer de quelle manière je travaille avec des familles plurilingues. Vous me raconterez vos difficultés. Et ensuite, peut-être déciderez-vous de travailler avec moi pendant plus d’un an pour faire en sorte que votre enfant vous réponde dans votre langue maternelle ? Choisissez la date qui vous convient et ensuite vous prendrez votre décision.

Si vous souhaitez partager avec nous votre réflexion, je vous invite à le faire dans les commentaires de l’article.