Transmettre apprendre langue

En tant que parents nous transmettons à nos enfants notre (une ?) langue et ce depuis leurs premiers jours. Dans la plupart des cas, il ne s’agit pas d’un processus conscient. Les parents parlent à leur enfant, lui chantent, lui racontent des histoires, jouent avec lui. Ainsi, avec le temps l’enfant découvre-t-il de plus en plus la langue de ses parents et se l’approprie. Cependant, dans les familles vivant à l’étranger, le processus de transmission est souvent plus conscient, plus complexe et plus difficile. Est-ce que par hasard les parents n’essaient pas de jouer le rôle de l’enseignant ? Par choix ou par nécessité ?

Confusion possible : transmettre ou enseigner ?

Il nous arrive souvent de confondre le verbe « transmettre » et « apprendre » (au sens « enseigner à quelqu’un ») une langue dans le contexte de l’éducation bilingue. Nous sommes des parents, nous ne sommes pas des enseignants de nos enfants. Sauf qu’en ce qui concerne notre langue maternelle, notre démarche est en général réfléchie, planifiée et méthodique. Qu’est-ce qui nous distingue des enseignants dont le métier est d’enseigner des matières dans un contexte le plus souvent institutionnalisé et encadré par des règles préétablies ?

Différences : attitude, contexte, utilité

Il y a plusieurs différences importantes entre un parent et un enseignant et il peut être dangereux de confondre les deux. Premièrement, notre manque de formation en matière d’enseignement. Deuxièmement, notre attitude émotionnelle aussi bien vis-à-vis de nos enfants que de notre langue maternelle qui fait partie de notre relation familiale avec eux. Ensuite, le contexte : il ne s’agit pas d’enseigner à l’enfant n’importe quelle langue, mais la langue de sa famille, de ses racines, de son histoire. Notre objectif est également différent (au moins pour certains parents). Il s’agit de transmettre à l’enfant notre langue de sorte qu’elle devienne la leur et non pas juste une langue étrangère quelconque.

(A titre personnel : je me souviens quand mon père essayait de m’enseigner les physiques quand j’étais au lycée. C’était une catastrophe, aussi bien sur le plan méthodique qu’émotionnel.)

Acquérir ou apprendre ?

Chez l’enfant qui s’approprie la langue de ses parents, il existe aussi une distinction similaire. Jusqu’à l’âge de six ans environ, l’enfant n’apprend pas une langue, il l’acquière. Les mécanismes d’apprentissage et d’acquisition de langues sont différents. L’acquisition est plus spontanée, naturelle, inconsciente. L’apprentissage est encadré, préparé, consenti. L’enfant acquière sa langue plus facilement (et peut-être plus pleinement) qu’il ne l’apprend plus tard. (Mais moins rapidement… Plus sur ce paradoxe.)  C’est pour cela qu’il est recommandé aux parents de commencer tôt à transmettre leur langue maternelle. Ceci réduit le risque de rencontrer des obstacles d’ordre émotionnel ou organisationnel.

Transmettre, mais comment ?

Nous sommes des parents, pas des enseignants. Nous transmettons notre langue avec notre cœur, notre sensibilité, notre besoin émotionnel de partager avec nos enfants notre identité linguistique et culturelle. Bien évidemment, nous pouvons aussi leur apprendre à lire et à écrire dans notre langue, à condition de garder notre casquette de parent. Pourquoi ? Pour ne pas polluer notre relation par des cadres trop rigides et ne pas dévaloriser notre langue aux yeux de nos enfants par des contraintes supplémentaires. Comment faire ? Nos mots d’ordre : le plaisir, de la tendresse, de la complicité grâce à une approche ludique, chaleureuse et affectueuse.

Auriez-vous besoin de plus d’idées ? Ou peut-être un mode d’emploi un peu différent de celui que vous utilisez jusqu’à présent en transmettant votre langue à vos enfants ? Qu’est-ce qui vous pose le plus de difficultés ? Y a-t-il des éléments qui vous bloquent ? Racontez-moi, je voudrais vous aider. Prenez un RDV offert en ligne et je vous expliquerai comment je travaille avec les parents bilingues. Ensuite, vous déciderez.

Si vous souhaitez partager avec nous votre réflexion, je vous invite à le faire dans les commentaires de l’article.