Concept
Je vous propose aujourd’hui de nous servir de quelques concepts marketing pour suivre le développement de la langue minoritaire chez l’enfant bilingue. Je vais utiliser l’approche NIAC qui se compose de quatre concepts : la notoriété, l’image, l’attitude et le comportement. Puisque la langue n’est pas un produit, mais une capacité, j’échangerai la notoriété contre la connaissance. A part cela, le mécanisme est assez similaire. Au sens figuré, on peut même dire que nous « vendons » notre langue à nos enfants et qu’ils « l’achètent » ou pas. Cela dépend de nous : de notre engagement et de notre créativité.

Plutôt la connaissance de la langue que sa notoriété

Deux essentielles conditions pour que l’enfant parle une langue est l’exposition et le besoin. L’exposition à la langue renvoie à sa connaissance. Dans notre cas, il peut s’agir de la connaissance « passive », c’est-à-dire du bilinguisme réceptif. L’enfant comprend sa seconde langue car il a bénéficié de suffisamment contacts avec elle depuis qu’il est né. La compréhension d’une langue est la base afin que l’enfant puisse un jour la parler. Il est relativement simple de l’obtenir. Il suffit de parler à l’enfant dans notre langue quand il est petit. 

Automatiquement et sans effort l’enfant acquière sa connaissance. Ensuite, si l’enfant ne la parle pas spontanément, il faudra l’activer. C’est là que le besoin rentre en jeu.

Quelle image a notre langue ?

Auxquels éléments nos enfants associent notre langue maternelle ? A quoi elle leur fait penser ? Nous essayons de valoriser au quotidien notre langue aux yeux de nos enfants. Mais nous partons d’une position désavantagée, car, en principe, nos enfants n’en ont pas besoin pour communiquer avec nous, ni avec d’autres personnes dans leur entourage immédiat. C’est pour cela qu’il est si important de créer des associations positives avec elle : à travers notre relation avec l’enfant, à travers la culture. Plus son image est agréable pour l’enfant, plus il l’appréciera et aura envie de la pratiquer. Le mot d’ordre est donc : PLAISIR, PLAISIR, PLAISIR.

Attitude positive, c’est déjà beaucoup !

Une bonne image induit généralement une attitude positive, y compris au niveau affectif. L’enfant s’attache à la langue grâce à tout ce qu’elle évoque pour lui. Les moments agréables passés avec son parent / sa famille, une charge émotionnelle qui émane de ces contacts, des possibilités de découvertes, d’activités, de partage… C’est une sorte de penchant vers la langue et ce qu’elle représente. Elle n’est plus neutre pour lui, ce n’est pas une langue étrangère, mais sa langue : l’enfant est en train de se l’approprier. (Pour rappel : un des facteurs qui impacte l’attitude de l’enfant vis-à-vis de sa langue majoritaire est l’attitude de l’autre parent. Plus elle est positive, plus l’enfant développe à son tour une attitude similaire.)

Et le comportement ? Un concept ou une réalité ?

Bien évidemment, ce n’est pas si simple. Ce n’est pas parce que l’enfant aime la langue du parent qu’il va la parler. Mais cela peut contribuer à créer une motivation plus forte qui portera ses fruits dans l’avenir. La connaissance (au moins « réceptive ») de la langue, une image et une attitude positives peuvent faire ressurgir le besoin de l’utiliser. Le besoin qui donne à la langue un sens particulier, individuel, défini par l’enfant : sa personnalité et son contexte familial.

Il convient de rappeler également que l’enfant a besoin de stimuli pour parler, encore plus dans une langue qui n’est pas celle de l’entourage. Des stimuli régulier et pertinents (encouragements, félicitations, incitations par des jeux…) s’avèrent souvent très efficaces à condition qu’ils soient accompagnés d’une disponibilité et d’un réel engagement du parent. Et là, le mot d’ordre est : DU TEMPS, DU TEMPS, DU TEMPS. Voilà comment nous sommes passés d’un concept marketing à notre réalité bilingue. (Qui n’est plus un concept 😉  ). 

Cependant, si vous ne retrouvez pas chez votre enfant un (ou plusieurs) de ces éléments au niveau que vous souhaitez, parlons-en lors d’un RDV en ligne. Je vous expliquerai de quelle manière je travaille avec les familles bilingues, quels résultats nous obtenons et de quelle manière. Ensuite, vous déciderez.

Si vous souhaitez partager avec nous votre réflexion, je vous invite à le faire dans les commentaires de l’article.