pression sociale famille plurilingue

La pression sociale existe dans de nombreux domaines de la vie, y compris dans tout ce qui touche à l’éducation. L’éducation bilingue / plurilingue n’y échappe pas. Au contraire, j’ai l’impression que pour certains, c’est devenu un terrain fertile pour y exercer une influence néfaste. (Les témoignages des familles avec lesquelles je travaille, le confirment régulièrement.) Dans ce cas bien précis, la pression sociale concerne les connaissances et les capacités linguistiques des enfants, jugées insuffisantes par des personnes tierces.

Comment la pression sociale se manifeste ?

Le phénomène dont je voudrais vous parler, prend une forme plutôt innocente. Le plus souvent, il s’agit des remarques de la part des personnes de notre entourage, en général des personnes monolingues. Des amis, des connaissances nous posent des questions : « Ton enfant ne parle pas français / anglais / polonais ? Mais c’est ta langue maternelle. Si moi je connaissais plusieurs langues, je ferais tout pour que mes enfants les parlent, eux-aussi. » Cela n’a l’air de rien et pourtant…

Une grande partie des parents bilingues souhaite transmettre leur langue maternelle à leurs enfants. Pour cela, ils se documentent, ils passent du temps avec eux en leur parlant, en chantant, en jouant, en faisant des activités particulières… Mais cela ne fonctionne pas toujours comme les parents le souhaiteraient. Il arrive fréquemment que l’enfant privilégie sa première langue (la langue majoritaire). Ou qu’il ne montre pas l’intérêt pour la langue du parent, voire qu’il la rejette complétement. Certains parents baissent les bras et consacrent moins de temps à cultiver cette langue dans la famille. Finalement, la réalité est souvent beaucoup plus complexe que cela peut sembler vu de l’extérieur. Nous n’avons pas toujours le temps qu’il faudrait, la motivation disparaît quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, le quotidien nous rattrape…

D’où vient cette pression sociale et comment la support au quotidien ?

Ce type de pression sociale vient souvent d’une image idéalisée que d’autres personnes peuvent avoir de l’éducation bilingue. Elles s’imaginent qu’il suffit de parler à l’enfant afin qu’il soit capable de parler sa seconde langue. Elles ont tort : de cette manière l’enfant acquerra la compréhension de la langue (bilinguisme réceptif), mais pour la parler, il faut beaucoup plus que cela.

Les questions et les remarques que j’ai mentionnées viennent en général d’une bonne intention : la personne est attentive à nos préoccupations, elle voudrait nous aider avec ses conseils. Derrière cependantse cache un inconscient sentiment de valorisation. Quand je conseille à d’autres, je me sens mieux, car je sais comment faire et l’autre personne ne le sait pas.

Comment réagir à ces situations ? Essayer de ne pas y prêter attention. Plus facile à dire qu’à faire, je sais. Comme avec les critiques : avec l’âge nous arrivons à les vivre en mieux en mieux. Plus notre confiance en soi est forte, moins les critiques nous touchent. Et moins aussi nous sommes sensibles à la pression sociale, quelle qu’elle soit.

Tourner les critiques à notre avantage

Selon la personne la pression sociale peut s’avérer positive ou négative. Perçue négativement, elle provoque (ou renforce) le sentiment d’échec et enlève l’envie d’agir. « Puisque cela ne fonctionne pas, j’abandonne, car je n’y arrive pas quoi que je fasse. »

Chez d’autres personnes cependant elle peut devenir un formidable moyen de motivation. « On me dit que je n’y arrive pas ? Je vais (leur) montrer de quoi je suis capable. Je ferai tout pour que cela fonctionne. » Évidemment, il ne s’agit pas de réaliser ce qui est important pour nous uniquement pour prouver quoi que ce soit à quelqu’un d’autre. Mais parfois une remarque qui ressemble à un reproche nous pousse à agir. Elle nous rappelle nos priorités que nous avons « oubliées » dans notre quotidien. Au lieu de nous déprimer, elle nous booste.

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Avez-vous vécu ce type de situation ? Parce que votre enfant a besoin de perfectionner votre langue maternelle, tant au niveau d’expression que de compréhension ? Ou peut-être juste l’expression ? Tournons les critiques à notre avantage. Qu’elles nous boostent et motivent à agir. Pourquoi ne pas essayer une nouvelle approche. Je vous présenterai la mienne. Et si, pour vous aussi, elle s’avérait efficace ? Parlons-en. Prenez un RDV offert à l’heure qui vous convient. Ou écrivez-moi : anna (at) bilingual-kid.com. Nous allons en parler ensemble.

Si vous souhaitez partager avec nous votre réflexion, je vous invite à le faire dans les commentaires de l’article.